La question du bien-fondé du portage des bébés dans les premières semaines de leur vie est une question d’actualité, qui fait l’objet de vifs débats dans la société et dans les familles. Que penser quand on est jeune parent ? Est-ce bien ou pas de porter son bébé en écharpe une partie de la journée ? Est-ce vraiment bénéfique pour la santé, le bien être, l’équilibre de notre enfant ? C’est une question difficile, car finalement, il n’existe à notre connaissance que peu de données scientifiques à ce sujet, hormis les expériences très concluantes du portage auprès des prématurés (voir la « méthode kangourou »). Bien souvent, quand la question est posée, le problème est abordé du point de vue du bébé. En effet, les besoins d’un nouveau-né sont immenses. Nul doute que dans le paradis (de la plupart) des bébés, le portage a une large place. En réalité, il est fort probable (et encore faudrait-il pouvoir les interroger sur ce point !) qu’un bébé soit satisfait d’être porté contre ses parents à longueur de journée, idéalement peau contre peau. Dans le même ordre d’idée, il est fort probable qu’un bébé apprécie de pouvoir téter au sein de sa mère aussi souvent et aussi longtemps qu’il le souhaite. Peut-être même apprécie-t-il quelques massages tendres prodigués par des parents formés au massage des bébés.
Mais qu’en est-il des besoins des parents dans le monde idéal des bébés ?
Les parents ont aussi des besoins, qu’ils négligent bien souvent pendant les premières semaines de co-existence avec leur bébé : besoin de se nourrir, de dormir, de retrouver de l’intimité dans le couple, de retrouver une vie sociale, etc. Or, à trop négliger ces besoins là, les parents peuvent créer un déséquilibre qui peut s’avérer à terme néfaste pour la famille entière. En effet, faut-il à tout prix porter son nourrisson, quand on est, par exemple, soi-même épuisé(e) par de longues nuits sans sommeil et que la seule chose dont on rêve, c’est de pouvoir s’allonger seul(e) sur un canapé et dormir ? La réponse à la question du portage des bébés tient peut être dans l’équilibre que chaque famille doit trouver entre les besoins du (des) enfant(s) et les besoins des parents.
Attention aux idées toutes faites !
Les idées toutes faites qui circulent sur ce qu’il est bien ou mal de faire avec son enfant peuvent brouiller les désirs et mouvements spontanés des parents. Comme il est triste de voir une mère s’empêcher de prendre son enfant qui pleure parce qu’on lui a dit trop souvent « qu’un enfant trop porté prend l’habitude, fait des caprices et ne devient pas autonome » (ce qui est totalement faux)…mais comme il est triste aussi de voir une mère épuisée se forcer à porter son bébé parce qu’on lui a dit que c’est "ce qu’il y a de mieux pour son enfant". Dans les deux cas, de telles positions extrêmes suscitent culpabilité et frustration. Alors, négocions avec notre bébé de façon à respecter au mieux les besoins de chacun !