En tant que psychologues, nous sommes très discrets concernant notre vie privée. Cela renvoie à plusieurs raisons essentielles.
Cadre de travail
Le premier élément est celui du cadre de travail ou du contexte de la relation thérapeutique. Ce contexte est effectivement, dès le départ ou explicitement, un contexte de relation professionnelle où une personne en difficulté (le patient) va demander une aide professionnelle auprès d'une personne dont c'est le métier (le psychologue). Dès le départ, une asymétrie est donc présente: on est ensemble pour parler d'une des deux personnes et pas de l'autre.
Neutralité du psychologue
Le psychologue se doit de rester très neutre et objectif dans ses interventions. Pendant une psychothérapie ou un entretien psychologique, on plonge dans l'univers subjectif, les représentations, les valeurs de la personne qui consulte. Dès le moment où le psychologue se mettrait à faire part de ses propres expériences, de sa propre situation, des ses propres valeurs, il mettrait en péril ipso facto ce contexte de neutralité.
Et de manière très terre à terre...
Une psychothérapie, cela coûte. Vous n'accepteriez sans doute pas que votre chauffeur de taxi fasse un détour à vos frais pour s'acheter des cigarettes. Allégorie sans doute plus proche de la situation thérapeutique, vous n'accepteriez pas non plus que votre comptable vous facture une heure de travail durant laquelle il a passé un bon moment à vous parler de sa propre situation fiscale. De même, un psychologue se doit de consacrer toute son heure de travail à la personne qu'il rencontre à ce moment.
Des exceptions?
Dans la mesure où un psychologue le juge utile, pertinent, et en présence de certains patients seulement, il peut de temps en temps faire part d'anecdotes ou d'expériences personnelles. La rencontre reste une rencontre humaine, et un peu de partage ne fait jamais de tort. Mais cela ne doit pas constituer une habitude et doit rester l'exception.